Phytothérapie

Brève histoire
Plantes et extraits
Indications de la Phytothérapie

Brève histoire

 

60 000 ans avant JC : Irak. Découverte de 7 espèces de pollens de plantes médicinales (Achillea millefolium, Centaurea cyanus, Centaurea solstitialis, Senecio vulgaris, Muscari sp., Althaea rosea, Ephedra altissima) dans la tombe d'un homme de Néandertal à Shanidar.

55 000 ans avant JC : Israël. Des traces de plantes médicinales sont retrouvées sur le site de la grotte d'Amud.

5 000 ans avant JC : Inde. La médecine Ayurvédique fait un large usage des plantes.

3 200 ans avant JC : Alpes. Hibernatus est retrouvé en 1991 à 3200 mètres d'altitude dans les Alpes de l'Ötzal, après un ensevelissment pendant des millénaires sous une couche de glace. Il transporte, enfilés sur une lanière de cuir portée autours du cou, quelques champignons dont l'usage est strictement médicinal. Il s'agit de polypores du bouleau (Piptoporus betulinus). Coupé en dés et bouilli 3 à 4 heures, sa décoction contient un nombre important de substances actives à visée antibactérienne, antidiarrhéique et anti-inflammatoire.

3 000 avant JC
: Mésopotamie. Le premier texte connu sur la médecine par les plantes est gravé sur une tablette d'argile, rédigé par les Sumériens en caractères cunéiformes.

2 700 ans avant JC : Chine. Le Shennong bencao jing, le "Classique de la matière médicale du Laboureur Céleste" est attribué à l'empereur mythique Shennong.

1 500 avant JC : Egypte. Le Papyrus Ebers est le premier recueil connu consacré aux plantes médicinales et le plus volumineux de l'Égypte ancienne. Il fait référence à des documents plus anciens citant des dizaines de plantes et leur mode d'utilisation.

460 ans avant JC : Grèce. Hippocrate écrit un traité portant sur 250 plantes médicinales.

40 : Grèce. Pedanius Dioscoride est médecin, pharmacologue et botaniste. Son œuvre, De materia medica, décrit l'utilisation médicale de 500 plantes et fut l'une des principales sources de connaissances en matière de plantes médicinales durant l'Antiquité.

748 : France. Charlemagne publie une ordonnance (Capitulare de villis vel curtis imperii) réclamant de la part de ses domaines un certain nombre d'observances concernant les plantes médicinales.

754 : Irak. Création de la première pharmacie, à Bagdad.

828 : Perse. Al-Dinawari est considéré comme le fondateur de la botanique arabe avec son Livre des plantes, dans lequel il décrit 637 plantes.

869
: Perse. Ibn Sahl Shapur rédige une Pharmacopée décrivant une grande variété de drogues.

973
: Perse. Al-Biruni écrit l'un des plus précieux ouvrages sur la pharmacologie intitulé Kitab al-Saydalah (Le Livre des drogues), où il fait preuve d’une connaissance approfondie des propriétés des plantes et autres préparations médicamenteuses.

980
: Perse. Avicenne introduit l’utilisation de l’If (Taxus baccata L.) dans le Canon de la médecine (1020). Il donne à cette plante le nom de "Zarnab" et l'utilise comme remède pour le cœur. Ce fut la première utilisation connue d'un médicament antagoniste du calcium. Dans le même ouvrage, il décrit les premièrs traitements connus du cancer : une méthode chirurgicale, et une autre utilisant un mélange à base de plantes appelé "Hindiba", qu’Ibn al-Baitar identifira plus tard comme ayant des propriétés "anticancéreuses" et susceptible de traiter d'autres tumeurs et affections néoplasiques. Après que son utilité dans le traitement des troubles néoplasiques ait été admise, l’Hindiba fut breveté en 1997 (Brevet US5663196). Un comble ! Ibn Sina (Avicenne) décrira dans ses ouvrages pas moins de 700 préparations, leurs propriétés, leur mode d'action et leurs indications.

990
: Irak. Première édition du Krabadin, aussi appelé Antidotarium Mesue, ou Livre de la Consolation de la médecine, écrite par Ibn M?sawayh en arabe, et traduit ensuite en latin.

1150
: Irak. Seconde édition du Krabadin, écrite par Aboul Hassan Hebatollah, médecin du Calife de Bagdad.

1190 : Espagne. Ibn al-Baitar publie le Kitab al-Jami fi al-Adwiya al-Mufrada (Livre des simples, publié en 1248) qui est considéré comme l'une des plus grandes compilations botaniques de l'histoire et répertorie plus de 1400 plantes.

1493 : Suisse. Paracelse, dont le nom complet est Philippus Aureolus Theophrastus Bombast von Hohenheim, pose la notion de principe actif, de quintessence de la plante. Il publie en 1529 son premier livre, une dissertation sur le bois de gaïac, utilisée contre la syphilis. Chirurgien largement en avance sur son époque, il préconise de maintenir les plaies propres. En lieu et place de faire souffrir en brûlant les chairs, il préfère utiliser la mumie, composé à base d'huiles essentielles, originellement fabriqué avec les bandelettes enduites de produits aromatiques prélevées sur les momies égyptiennes, et réduites en poudre. Tout un programme !

1570 : Mexique. Francisco Bravo décrit avec soin les extraits et les infusions que préparaient les indigènes dans son Opera Medicinalia, premier livre de médecine des Amériques, publié à Mexico en 1570. Le roi Philippe II d’Espagne envoie l’éminent médecin Francisco Hernández quérir des informations sur la médecine des Indiens de la Nouvelle-Espagne. Ce dernier visita les jardins botaniques de la période aztèque et dénombra plus de 3000 plantes médicinales.

1638 : France. Le premier Codex parisien titré Codex Medicamentarius, comporte en préface la devise suivante "Bien des choses nous paraissent enfin utiles le jour où elles commencent à nous manquer".

1785 : Angleterre. William Withering publie la description de ses essais cliniques sur la digitaline (Digitalis purpurea) dans An Account of the Foxglove and some of its Medical Uses.

1818 : France. Le Codex medicamentarius seu Pharmacopae gallica est publié dans sa version latine. Sa version française suivra en 1837.

1820 : France. Les chimistes Pierre Pelletier et Joseph Caventou extraient les principes actifs de l'écorce du quinquina. Ils découvrent que la base fébrifuge est constituée de deux alcaloïdes, qu'ils appellent quinine et cinchonine.

1872 : Suisse. Publication de la Pharmacopée Helvétique.

1928 : Angleterre. Sir Alexander Fleming découvre la pénicilline, isolée à partir du champignon Penicillium notatum.

1941 : France. Sous le régime de Vichy, la loi du 11 septembre 1941 supprime le diplôme et la profession d'herboriste.

1971
: France. Jean Valnet publie Docteur Nature. Il sera suspendu pendant un an par l'Ordre des médecins suite à cette parution.

1973 : France. Paul Belaiche publie Traité de phytothérapie et d'aromathérapie.

1987 : France. Jean Bruneton publie Pharmacognosie, Phytochimie, Plantes médicinales.

2002
: France. Jean Bruneton publie Phytothérapie, Les données de l'évaluation.

 

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Plantes et extraits

 

Les plantes peuvent se trouver sous différentes formes. Fraîches, sèches, infusette, teinture, macérat...

Fraîche : La plante est utilisée fraîche, en infusion, en décoction, ou simplement comme condiment. Concentration en principes actifs : faible.

Sèches : La plante est entreposée dans un séchoir à plantes, généralement sous contrôle de température, d'hygrométrie et de circulation d'air, afin d'en préserver ses qualités. Elle peut ensuite être utilisée en infusion, en décoction, ou comme condiment. Concentration en principes actifs : faible.

Poudre : La plante subit un broyage, simple ou par cryobroyage. La poudre obtenue peut ensuite être conditionnée en gélules. Elle sert également à la fabrication d'autres extraits, comme les extraits secs et les teintures. Rapport d'extraction : 1:1. Concentration en principes actifs : faible.

Hydrolat : Fraction aqueuse résultant de la distillation à la vapeur d'eau. Concentration en principes actifs : faible.

Macérat-mère : Macération de bourgeons frais ou autres tissus végétaux (jeunes pousses ou radicelles) dans de la glycérine alcoolisée. Rapport d'extraction : 1:20. Concentration en principes actifs : faible.

Macérat glycériné
: Dilution au 1/10° dans un mélange eau-alcool-glycérine en première décimale hahnemannienne (D1). Rapport d'extraction : 1:200. Concentration en principes actifs : très faible.

Teinture-mère : Macération durant 21 jours dans de l'alcool à 95° d'une quantité variable de plante selon sa teneur en eau (afin d'obtenir un titre alcoolique final proche de 70°), suivie d'une décantation et d'une filtration par expression du résidu. Rapport d'extraction : 1:10. Concentration en principes actifs : moyenne.

Extrait fluide : L'extrait fluide est préparé en épuisant la drogue végétale réduite en poudre par lixiviations en plusieurs passages successifs dans l'alcool éthylique. Rapport d'extraction : 1:1. Concentration en principes actifs : moyenne.

Extrait sec ou nébulisat : Extraction des principes actifs de la plante broyée par macération ou lixiviation dans de l'eau ou de l'alcool à différents titres, suivie d'une filtration et concentration sous pression réduite et à basse température, puis l'élimination du solvant, généralement par nébulisation de l'extrait liquide dans un courant d'air chaud, en enceinte close. Rapport d'extraction : variable, de 4:1 à 100:1. Concentration en principes actifs : élevée.

Huile essentielle
: Distillation d'une plante aromatique à la vapeur d'eau, à basse pression et à basse température. Rapport d'extraction : variable, de 30:1 à 10000:1. Concentration en principes actifs : élevée.

 

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Indications de la Phytothérapie

 

Les principales indications de la phytothérapie :

Dermatologie : Eczéma, dyshidrose, plaies, abcès, brûlures, ulcères, acnés, etc.

Gastro-entérologie
: Gastrites, ulcères, ballonnements, flatulences, colites spasmodiques, insuffisances digestives, dyspepsie, constipation chronique, hépatites, suites d'hépatite virale, suite d'ictère toxique, lithiase biliaire, etc.

Gynéco/Endocrinologie : Aménorrhée, dysménorrhée, vaginite, leucorrhée, troubles de la ménopause, etc.
Hémato/Phlébo/Cardiologie : Insuffisance veineuse, oedèmes post-traumatiques, insuffisances cardiaques légères, hypertension, palpitations, tachycardies idiopathiques, hémorroïdes, phlébite, etc.

Physiologie : Toxémie, goutte, hypercholestérolémies, etc.

Psycho-neurologie : Stress, anxiété, nervosité, troubles de l'endormissement, de l'attention, de la concentration, de la mémoire, épuisement nerveux, fatigue, insomnies, dépressions, spasmophilie, sevrage tabagique, migraines, etc.

Rhumatologie : Rhumatismes, arthrites, lumbago, tendinites, etc.

Urologie : Cystites, hypertrophie bénigne de la prostate, etc.

 

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